L’émergence d’une société rurale réunionnaise
A Bourbon, la révolution industrielle accompagne le développement de l’agriculture cannière. A proximité des usines se développe une société rurale et industrielle qui s’organise autour d’usages, de pratiques et de métiers qui contribuent à forger l’identité créole de l’île.
Sur les grands domaines sucriers, le développement d’autres types de cultures – dites « secondaires » – offre une alternative aux aléas de la culture cannière. Ces petites activités industrielles complémentaires maintiennent également au travail une partie de la main- d’oeuvre des exploitations pendant l’intersaison de la canne. La culture du géranium, introduite sur l’île en 1870, prospère dans les hauts de l’île. Sa distillation est faite dans un alambic fabriqué localement : les feuilles y sont placées dans une cuve au-dessus d’une eau bouillante, la vapeur se charge en essence puis se condense dans le serpentin qui traverse la cuve réfrigérante. Le mélange d’eau florale et d’huile essentielle obtenu à la sortie est séparé dans un vase florentin : l’eau, moins dense, s’écoule par le bec verseur tandis que l’huile monte dans la bouteille.