Ami de Jean-François Millet, Jacque s’installa tout comme lui à Barbizon en 1849, avant d’être rejoint par de nombreux autres artistes. Les deux hommes partagèrent un temps le même atelier et peignirent ensemble des paysages en forêt de Fontainebleau. Millet fut d’une influence considérable pour Jacque, à la fois stylistiquement et pour les sujets traités. Tous deux décrivent les travaux des villages, de la ferme et des champs, forgeron, semeur, vachère, tueur de cochons, gardeuse de dindons. Mais contrairement à Millet, Jacque donna une image plus poétique que sociale du labeur. Il connut un immense succès avec ses sujets animaliers, de bergeries, de poulaillers et de cours de ferme. Le 21 mai 1864, dans l’Union des Arts, Albert de La Fizelière, ami de Baudelaire et critique d’art, écrivait à propos de celui que l’on avait surnommé le Lavater des poules et des moutons : « Voilà encore un de ces artistes épris des grandeurs parfois sublimes de la vie en pleine nature et qui parviennent à atteindre le style à force d’être vrai et quoiqu’en s’efforçant de demeurer familiers. Ah ! le beau réalisme ! l’aimable et attrayante vérité ! Que c’est bien là la campagne vivante, animée, pleine de bruit et de mouvement sans cesser d’être calme, grande et heureuse ».