Collectionneur et mécène, Desfriches dessinait et gravait en amateur. Se destinant à l’art, il s’était formé à Paris auprès de Nicolas Bertin et de Charles-Joseph Natoire mais dut interrompre ses études pour reprendre à Orléans, sa ville natale, les affaires familiales dans le négoce sucrier.
Ses vues de l’Orléanais et des bords de Loire, recherchées de son vivant, lui apportèrent une certaine célébrité. Témoignant de la vie paysanne de sa province, cette scène rustique traduit sa sensibilité au courant d’inspiration nordique qui nourrit le paysage français au XVIIIe siècle. Il ajoute à ces références la simplicité des compositions auxquelles contribue le trait de la pierre noire sur papier tablette, de son invention. Il enduisait en effet son papier d’un mélange crayeux, donnant au support un effet lisse propice au rendu de détails par la pointe de métal ou le stylet. Alors que ces scènes sont réinventées, leur caractère réaliste se définit par le talent d’évocation du dessinateur.