La série des Cris de Paris gravée par Le Bas et Ravenet d’après des dessins de Boucher fut annoncée par le Mercure de France en mai 1737. Elle comprenait douze sujets différents illustrant certains des petits métiers de la rue. La capitale résonnait en effet des cris des marchands ambulants. En 1784, Louis-Sébastien Mercier s’en faisait l’écho dans son Tableau de Paris, indiquant : « [il] faut les entendre élancer leur voix par-dessus les toits : leur gosier surmonte le bruit et le tapage des carrefours. […] Le porteur d’eau, la crieuse de vieux chapeaux, le marchand de ferrailles, de peaux de lapin, la vendeuse de marée, c’est à qui chantera sa marchandise sur un mode haut et déchirant ». Appréciées par les amateurs pour leur pittoresque, ces images connurent un grand succès. La même année 1737, Bouchardon donnait ainsi à graver une première série de douze cris. Quatre autres furent tour à tour éditées jusqu’en 1746.