Avec la mode des jardins paysagers, inspirés des modèles anglais et du Hameau de la reine à Versailles, le moulin devient aussi une fabrique champêtre en vogue. Ponctuant le cheminement du promeneur sur un parcours quelques fois initiatique, les fabriques sont de différents types : modèles classiques (temples, rotondes), exotiques, naturels (grottes) ou campagnards, tels que chaumières, huttes et moulins, d’usage utilitaire ou seulement décoratif. Il n’est donc pas étonnant que Brongniart dessine un moulin à eau rustique sur le premier projet, peut-être destiné à un parc d’agrément : surélevé sur pilotis et accessible par un pont, ce moulin a l’allure d’un pavillon de plaisance avec ses façades à colombages. Apprécié de la clientèle aristocratique parisienne du nouveau quartier de la Chaussée d’Antin où il édifia nombre d’hôtels particuliers, l’architecte aménagea aussi, pour les plus fortunés d’entre eux, des domaines à fabriques : le parc de Mauperthuis en Brie pour les Montesquiou, au Raincy pour le duc d’Orléans, ou à Romainville pour la marquise de Montesson. Dans les années qui suivirent la Révolution, Brongniart accepte aussi, faute de commandes, des projets techniques pour des charpentes, ponts et moulins, au titre de ses fonctions à l’Inspection générale des Bâtiments civils dès 1802. C’est peut-être dans ce cadre qu’il conçoit le second projet d’un moulin à vent où il détaille avec précision le mécanisme des