Travailleurs / travailleuses du monde agricole à La Réunion
Localement, le terme de « paysan » est très peu usité. Dans des contextes sociaux différents, on parle de colons, d’agriculteurs, de planteurs. A La Réunion, pendant la période esclavagiste, l’ouvrier agricole est désigné sous le terme de « noir ou négresse de pioche ». Il travaille en groupe d’une dizaine d’esclaves sous la conduite d’un « commandeur ». Le métier reste pendant la période engagiste. Le tan lontan (1938-1975) verra l’émergence du journalier agricole.
Dans le monde agricole de la métropole, la situation paysanne s’est construite sur la base d’une société féodale qui réunit les trois ordres : oratores (ceux qui prient) / bellatores (ceux qui combattent) / laboratores (ceux qui travaillent). Elle assigne à chacun un rôle lié à sa naissance dépendant d’une hiérarchie sociale où le travail de l’un nourrit les deux autres. Même si la Révolution française concède au monde paysan une place plus politique, elle ne modifie pas fondamentalement la structuration de la société, ni le rôle que le monde paysan eut dans la formation des paysages et dans la construction des identités nationales du territoire français.