Malgré son évolution urbaine, la Rome antique n’a jamais cessé d’exister. Des monuments prestigieux dominent encore le paysage au XVIIIe siècle, tandis que d’autres, abandonnés et détournés de leur usage premier, trouvent de nouvelles fonctionnalités. Aussi, était-il courant de voir à l’époque des ruines reconverties en habitations et en fermes à Rome et dans la campagne environnante. La comparaison avec une sanguine d’Hubert Robert du musée de Valence (D.93), permet d’identifier cet intérieur de cour de ferme au fenil de la villa Giulia. Ce pittoresque grenier à foin, occupant une haute galerie à l’ordre colossal corinthien, coupée d’un plancher rustique au-dessus de l’étable et dotée portes de planches, a suscité chez l’artiste une série de sanguines et peintures. Il en varie chaque fois les points de vue et répète les motifs des portes de bois et de la haute échelle grêle déformée. Comme souvent chez Hubert Robert, à qui ce lavis était anciennement attribué, la monumentalité de l’architecture est accentuée par la petitesse des figures animant la scène ; ici un fermier avec des chevaux et un groupe d’enfants jouant avec un chien… Malgré sa provenance et sa technique au lavis, que l’artiste affectionnait pour ses carnets, cette feuille, annotée d’une fausse signature et au pinceau épais et maladroit, ne peut cependant être retenue dans son corpus autographe.
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